lundi 10 octobre 2011

Ce qu’aider la Syrie doit maintenant être


«Tu sais, la Syrie, je n’y crois plus…» M. est la sixième personne à me dire ça en 48h. Un peu plus tôt D. m’avait lâché, elle aussi un peu ennuyée de son aveu : «Il faut continuer à se mobiliser, bien sûr, mais j’ai l‘impression que c’est foutu.» Sans doute ces réactions pessimistes ont-elles été favorisées par le blocage, le 4 octobre au Conseil de sécurité de l’ONU, de la résolution contre le régime syrien. Moscou et Pékin ont mis leur veto à une résolution qui était pourtant bien timorée. Les Occidentaux, qui la présentaient, s’imaginaient naïvement qu’en édulcorant le texte (en discussion depuis le mois de mai !) jusqu’à en retirer le terme «sanction» et à laisser encore un délai de trente jours au gang Assad pour cesser la répression, ils obtiendraient l’adhésion des Russes et des Chinois.
Symboliquement il aurait été certes utile que le Conseil de sécurité condamne la boucherie à laquelle les maîtres de Damas se livrent depuis maintenant presque sept mois. Mais dans les faits, cela n’aurait malheureusement rien changé sur le terrain.
Et sur le terrain, justement, la situation devient de plus en plus difficile pour les contestataires. Incontestablement, la mobilisation a faibli : les manifestations sont devenues moins nombreuses et moins massives. Quoi d’étonnant à cela quand la mafia au pouvoir, persuadée de son impunité, tue, enlève et torture de plus en plus ? L’héroïsme des contestataires a ses limites. Il se dit qu’au début du mouvement les forces de répression avaient pour consigne de ne pas tuer plus de six ou sept personnes lors des journées de mobilisation. Mais ce chiffre a été «déplafonné» depuis plusieurs semaines : on relève ainsi 30 ou 40 cadavres certains jours. Le bilan réel des morts avoisine aujourd’hui vraisemblablement les 5500. Plus personne ne va manifester sans dire adieu à ses proches. Quant aux arrestations, elles se poursuivent sans relâche, pour arriver à plus de 70 000 personnes détenues. Sans parler des enlèvements. La répression cible de plus en plus précisément les organisateurs du mouvement et frappe sauvagement leurs familles.
La méthode utilisée pour casser l’énergie contestataire est parfaitement huilée. Quand l’armée et ses milices, les sinistres chabbiha, s’en prennent à une ville en lutte, elles commencent par l’encercler et l’isoler. L’eau et l’électricité sont coupées. Ensuite les troupes pénètrent et, appliquant le principe de la punition collective, s’en prennent méthodiquement aux logements et biens des habitants. La boulangerie industrielle qui fournit la ville (système hérité du modèle soviétique) est démolie. Après de tels raids, la population doit reprendre une vie désormais privée de voiture, réfrigérateur, télé… Les prix des produits de première nécessité – quand on en trouve – ont triplé. Pour les plus pauvres, la vie quotidienne est devenue une épreuve de tous les instants. La classe moyenne elle-même souffre de plus en plus.
Mais la belle machine à réprimer a rencontré un obstacle de taille : les déserteurs. Ils sont aujourd’hui environ 10 000, ce qui n’est pas rien. Parmi eux plusieurs dizaines de sous-officiers et quelques officiers. Ces hommes ont le dos au mur car ils savent que s’ils se rendent ils seront systématiquement torturés puis achevés. Ils sont donc décidés à se battre. Mais ils sont dans une situation extrêmement difficile : ils ont besoin de ravitaillement, de munitions, de moyens de communication, d’armement. Leur nourriture dépend le plus souvent de l’aide que leur apporte une population déjà démunie. On m’a rapporté l’histoire d’un capitaine qui, pour pouvoir nourrir ses hommes, a vendu sa voiture personnelle. Quant à l’approvisionnement en munitions, il se fait au marché noir, le plus souvent auprès des voyous chabbiha ou de militaires, qui pour une balle de kalachnikov vont parfois jusqu’à demander l’équivalent de 1,50 €, somme astronomique en Syrie où un petit employé touche à peu près 300 € par mois. Quand on sait qu’un chargeur compte 30 balles, on comprend la situation dramatique des militaires qui ont eu le courage de déserter. Une fois qu’ils ont vidé les deux ou trois chargeurs qu’ils avaient emporté, ils se retrouvent presque à devoir combattre au poignard.
Au vu de cette situation, comment nier que la révolution démocratique syrienne est aujourd’hui en danger ? Les militants de l’intérieur le savent et c’est pourquoi jour après jour ils appellent à l’aide. Ils ne comptent évidemment plus sur l’ONU, et espèrent que l’OTAN prendra ses responsabilités. L’équipe qui s’est instituée en Conseil national syrien a réussi une belle opération médiatique, mais elle n’est guère suivie par les contestataires sur le terrain quand elle s’oppose à toute «ingérence étrangère». Car sans appui concret venu des grandes puissances occidentales – les seules à même d’intervenir – pour sauver la révolution, celle-ci est bel et bien menacée d’écrasement. Qu’est-on en alors droit d’attendre ? Pas une opération «à la libyenne», qu’il est techniquement impossible de rééditer en Syrie faute de ville libérée. Mais fournir les déserteurs en munitions, armes, argent et rations alimentaires, est-ce donc impossible à réaliser ?
Les mobilisations pacifiques de masse ne pourront reprendre dans les villes syriennes que si le mouvement de contestation reprend confiance. Et pour reprendre confiance il a besoin de se sentir réellement protégé des tueurs au service du clan Assad. Cette protection peut être assurée par les déserteurs. Encore faut-il qu’ils en aient les moyens. Ne pas contribuer à les leur donner serait un impardonnable abandon de la lutte pour la démocratie. Trop d’hommes, de femmes et d’enfants sont tombés sous les balles et les tortures du bourreau de Damas. Allons-nous nous contenter de pleurer sur leurs tombes – quant ils en ont une ? Certainement pas. Nous allons exercer toutes les pressions possibles pour qu’on vienne concrètement en aide à la Syrie. Voyez-vous, chers amis pessimistes, nous sommes encore nombreux à penser qu’en Syrie ce n’est pas «foutu». Oui, nous y croyons encore.
L’appel bouleversant d’un manifestant syrien qui interpelle Sarkozy en français pour obtenir l’aide de la France au nom de la liberté :
A Homs, bastion de la contestation actuellement attaqué par l’armée, une banderole demande une frappe militaire contre le régime (10 octobre 2011) :




Bernard Schalscha

mercredi 5 octobre 2011

Les liaisons dangereuses de Marine Le Pen avec Frédéric Chatillon mercenaire du régime d'Assad


Dans une interview à Causeur en janvier 2011, Marine Le Pen affirmait que «Chatillon est un ami de longue date».

Qui est Frédéric Chatillon...?

Ce conseiller de Marine Le Pen, propriétaire du site Infosyrie, ex-leader dans les années 1990 du mouvement étudiant d'extrême droite GUD, dont la violence a fait la réputation.

Aujourd'hui à la tête d'une à la tête d'une agence de communication baptisée Riwal communication qui a son antenne  installée à Damas et dirigée par Thiebault El Bakjaji, Riwal Syria, est une gence de communication spécialisée dans la promotion des socétés privées et des institutions publiques syriennes en France.

F Chatillon a  des liens assez proches avec le général Tlass, ancien ministre syrien de la Défense et éditeur de brochures révisionnistes en plusieurs langues, par sa maison d'édition DAR TLASS à Damas; et avec son fils Manaf Tlasse, militaire et officier de l’armée syrienne qu'était l'adjoint de Bassel Al assad dans la garde présidentielle.

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